• Gratter plus haut...

    L'homme ayant appris à empiler les étages, il fut un jour où, lassé d'envahir la planète horizontalement, il entreprit d'aller se mettre la tête dans les nuages...

    Eiffel avait fini de jouer au mécano, et New-York était le théâtre d'une course folle des promoteurs à celui qui grimperait le mieux et le plus vite.

    Quelle plus belle alliance de symboles, de "progrès", de puissance, que le Chrysler building, éloge de l'industrie automobile et du pouvoir ?
    C'est à Walter Percy Chrysler que l'on doit cet édifice Art déco construit entre 1928 et 1930, concurrent, à ce jeu, avec l'immeuble de la Bank of Manhattan. Espionnage, surveillance du coin de l'oeil, les promoteurs du second sont persuadés d'avoir gagné (c'est tout de même le titre de plus haut édifice du monde qui est en jeu !) lorsque, lorsque... il suffisait d'y penser : sur les plans, moins d'étages pour le Chrysler building, mais une astucieuse flèche évoquant les formes d'une calandre, subrepticement posée de nuit et qui, au petit matin, en fit le gratteur de ciel le plus élevé.

    Au train où allaient les choses, cette joie fut cela dit de courte durée, car l'Empire State Building, au rythme de quatre étages la semaine, mit tout le monde d'accord un an plus tard...

    Les tours de New-York portent tous ses symboles, et depuis un certain 11 septembre le poids de sa tragédie aussi. A force de vouloir monter décrocher la lune......